Le chemin en psychothérapie est de se mettre à l’écoute de ce messager qu’est le corps, pour permettre à chacun de mettre des mots et du sens sur ce qui semble échapper à toute compréhension.
Écouter le corps, c’est déjà l’accueillir avec l’expérience qu’il nous propose, même si celle-ci n’est pas celle que nous aurions voulu.
Si le corps parle, c’est qu’il a aussi des réponses à donner.
Et si nous l’écoutions un peu ?
Comment ? En étant tout simplement présent à ce qui là, dans l’instant, à l’intérieur d’une séance.
En étant attentif aux sensations en évoquant une situation.
Quelle image porteuse de sens émerge dans une rêve éveillé à l ‘écoute du corps ?
Quel nouveau sens peut-on donner à une expérience de la vie en restant à l’écoute de soi ?
Écouter le corps c’est accéder à la mémoire la plus archaïque qui nous renseigne sur les blessures les plus profondes du Moi. Aller au contact de ses souffrances permet aussi de s’en affranchir, en libérant corporellement la charge émotionnelle associée.
Écouter le corps c’est lâcher prise et peu à peu accéder à sa vérité intérieure.
Mais ce n’est qu’au prix d’un renoncement aux croyances extérieures et d’une profonde perte de repère que peut émerger ce guide intérieur. « Nul ne peut atteindre l’aube sans passer par le chemin de la nuit » nous dit le poète Khalil Gibran. Ce travail de deuil et de changement des ancrages ne peut pas se faire en un jour, il prend du temps, le temps aussi de consolider une sécurité intérieure souvent défaillante. C’est un peu comme le chemin d’un danseur blessé, qui décide soudain de refaire confiance à ses jambes et à sa colonne vertébrale, et qui dans cette fragilité, explore la danse de sa vérité, une danse authentique et inspirée, l’expression dansée de son âme.